Un samedi matin dans la marina d’Helsinki, valise en main, prête à embarquer pour Tallinn. La météo houleuse des jours précédents avait forcé le shuttle express à annuler ses trajets mais la Viking Line était fidèle au poste : un imposant bateau de croisière qui rejoint l’Estonie en 2h30 à peine. La dernière fois que je suis montée sur un tel géant, j’avais 19 ans. L’expérience était moins luxueuse : pour aller de Tahiti vers les archipels de la Polynésie à petit prix, il était possible de dormir à fond de cale, à même le sol…
Le navire quitte doucement le port, passant quelques 300 îlots finlandais. Sur certains, des forêts, sur d’autres des maisonnettes ou d’élégantes villa, sur une autre, une forteresse et un sous-marin. Au-delà, l’immensité de la mer baltique, un sentiment de liberté et d’aventure. Le vent gifle les visages, les embruns emmêlent les chevelures. La plupart des passagers prennent refuge à l’intérieur : ils y trouvent des casiers où laisser leur bagage pour 2 Euros, des restaurants, un karaoké, une piste de danse… Et surtout un duty free aux prix bien plus intéressants que ceux des aéroports. Maquillage et parfums de luxe, alcools, bière, cigarettes, chocolat, réglisse en tout genre, chaussettes… On peut même acheter des diables pour ramener plus facilement ses achats chez soi.
Très vite, Tallinn se profile à l’horizon. Ne vous fiez pas au port, sans intérêt, et filez vers la vieille ville, à 15 minutes de marche. Quelle merveille! Les rues s’enroulent autour de la colline, bordée de maisons aux teintes pastel, aux façades et aux portes sculptées. Rose, jaune, blanc, bleu, vert… Ici et là, des clochers, des monastères, un château même, une architecture incroyablement diverse et protégée par l’UNESCO. Il faudrait une vie pour en apprécier entièrement la beauté.
Mon erreur, là encore, fut de penser que 24 heures sur place me permettraient d’en capturer l’essence. J’en reviens curieuse de l’histoire de la ville, avec l’envie d’explorer ses musées, de rejoindre des tours guidés pour en apprendre les secrets. Je me suis laissée distraire, il est vrai, par ses petites boutiques d’art (des céramiques fascinantes chez Fe, des colliers de chêne noir chez Hindricus annos 1393, des tissages et broderies complexe chez Lühikese Jala Gallery) puis séduire par sa cuisine – créative, mettant en avant des produits de saison – qui n’a rien à envier à Paris ou Londres (si vous en avant l’occasion, passez goûter le faux-filet de chevreuil et sa sauce au genièvre de Farm ainsi que le cheesecake au bleu avec son coulis de fruits de la passion de Rataskaevu 16). Si vous passez la nuit sur place (vous trouverez des Airbnbs sympathiques pour rester à petit budget), passez petit-déjeuner chez F-Hoone, niché dans un quartier industriel et entouré de street art. Les syrnikis (des pancakes au fromage frais), servis avec une sauce à la vanille et une confiture de mûres acidulée y sont mémorable. Tout près un petit marché vend, côte à côte baies, champignons, radis géant et antiquités. Bref, une ville digne d’un livre de contes de fée. Si vous le pouvez, faites en sorte que votre bateau de retour arrive sur Helsinki au crépuscule : vous ne le regretterez pas!
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C’est absolument splendide <3
Superbe!
J’ai hésité à y aller l’été dernier c’est finalement pour l’Irlande que nous avons tranché.
Une prochaine fois c’est certain.
@Sabrina Beaucoup à découvrir et Bath n’est pas loin 🙂