Longtemps, les musées ont recalé le street art au stade de vandalisme, de dessin sur les murs. Et pourtant… quelle créativité dans cet discipline urbaine! Il fallut Banksy et ses messages ironiques, ses dénonciations. Coup de projecteur façon Hollywood… Le public commence à voir ces œuvres autrement, à les chercher, à les collectionner. Et si tout a commencé par les signatures stylisées des tags, on trouve depuis au détour des rues fresques, collages, sculptures, broderies de plus en plus complexes, de plus en plus inspirées. Les galeries furent les premières à mettre en avant ces nouveaux talents, les musées doucement, ont elles aussi ajouté des pièces à leurs collections – révolution! Aujourd’hui, la boucle est bouclée. Le street art, considéré comme discipline à part entière, a enfin droit à ses musées dédiés… comme le MIMA (Millennium Iconoclast Museum of Art) à Bruxelles.
Direction l’Old Molenbeek, près du canal de Charleroi. La révolution industrielle, au 19ième s. lui donne son essor : les usines s’y installent pour pouvoir recevoir leur matière première, produire et renvoyer leurs produits finis facilement grâce aux péniches. Avec son architecture de briques rouge, le quartier est surnommé la Manchester belge… On y trouve aussi une brasserie de gueuze, le Cornet de Poste, dont une partie abrite aujourd’hui le MIMA.
L’idée? Présenter cette culture 2.0 de façon multidimensionnelle. Et surtout, vous montrer les coulisses! Il n’est pas rare, en effet, lors d’un safari urbain, de rester sur sa faim. On trouve une création captivante, sans signature. On aura beau googler, recouper les sites pros, difficile, voire parfois impossible de trouver ni l’auteur ni l’histoire… L’exposition actuelle, City Lights, met en scène 4 artistes de renom. A chacun sa pièce, accompagnée d’une vidéo-interview, retraçant au passage le making of.
Voyage, donc, dans des graphismes fascinants. Les rayures de Momo, parfois peintes, parfois déchirées, sculptées à l’aide d’un simple fil sur plusieurs épaisseurs de papier. Les collages-gravures punk pop de Faile. La chapelle géométrique de Maya Hayuk aux couleurs éblouissantes. Les dentelles de papier de Swoon, labyrinthe extraordinaires dans le sous-sol. On croisera des œuvres dans le café, les couloirs, sur la terrasse du dernier étage. Un peu comme de se promener dans un livre d’histoires. Pour certains, ce sera l’introduction, pour d’autres un chapitre charnière…
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