Mons – Van Gogh au Borinage

 

 

Mons, adorable petite ville de Belgique devient capitale européenne de la culture 2015. Pour ouvrir cette année de festivité, on y découvre Van Gogh autrement au BAM, le musée des Beaux-Arts de la ville. De l’artiste, on connait principalement ses œuvres colorées, son coup de pinceau inégalé, son choix de teintes éclatantes, hors du commun, son existence torturée, sa fin tragique.

Mais avant, au tout début? De quoi est née cette créativité, cette vision d’un monde légèrement parallèle au nôtre?

Cette expo retrace les pas du peintre dans la région, le Borinage, de décembre 1878 à octobre 1880. Il vient, dans un premier temps, pour prêcher l’évangile. La vie est dure – que ce soit dans les mines ou dans les champs. Peu à peu, il se décale des symboles matériels, distribue le peu d’argent qu’il possède, ne garde que quelques vêtements, se couvre le visage de noir. Il atteint peut-être une certaine sagesse au passage mais celle-ci n’est malheureusement pas reconnue par ses pairs qui trouvent son apparence forcée dérisoire. Il perd son poste.

Son frère, Théo, l’encourage à continuer vers l’art. Van Gogh s’apprend lui-même à dessiner, en passant par la copie, encore et encore, jusqu’à la maîtriser tout à fait. Des paysages en demi-teinte qui l’entourent, il passe à des reproductions en noir et blanc. Belle allégorie du Bien et du Mal qu’il étudiait peu de temps auparavant… Ses lettres détaillent, minutieusement, avancées et échec, ces moments où la dépression guette. Une œuvre réussie l’enchante, un blocage l’assombrit. L’écriture est claire mais serrée, comme s’il n’osait gaspiller le moindre centimètre de papier. Une certaine intimité avec le lecteur, un siècle et demi plus tard…

Cette rudesse du travail manuel, de l’architecture se transcrit dans ses premières œuvres. Une certaine angularité, des teintes sombres. Et puis d’un coup, tout s’assouplit. S’illumine. La texture apparait au bout du pinceau. Les lignes retrouvent leurs courbes. Les couleurs éclatent. Une vision céleste? Une sorte de pixellisation, en traits plutôt qu’en cubes? Son filtre Instagram personnel sur la vie? C’est ce coup de génie qui me fascine. Ce déclic soudain. Cette exposition, qui regroupe 70 peintures, dessins et lettres  de l’artiste permet de déceler l’envers du décor, la trame derrières ces broderies éclatantes.

Une pièce du puzzle Van Gogh. Some pieces took a lot of tracking, one even bringing the detective work all the way to Japan. The copies of engravings, you see, were mostly discarded in time. All the more precious now that they are reunited.

En fin de parcours, on repart sur un sourire – une pièce blanche, la chambre de l’artiste, tracée des traits noirs. Au visiteur de remettre de la couleur à l’aide de pastilles autocollantes…

 
♥ Van Gogh au Borinage, musée BAM –  Mons 2015 ♥
♥ Jusqu’au 17 mai 2015 ♥

 

 
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2 Comments

  1. argone
    3 Feb ’15 / 08:58

    Oh, j’ai vu les affiches à l’aéroport (ou à la Gare, je ne sais plus) et ça m’avait interpellée, il a vraiment un style particulier sur ces tableaux, moins connus …

    • Chocoralie
      Author
      10 Feb ’15 / 22:21

      @argone Oui, un vrai contraste avec, par exemple, la collection d’Amsterdam…

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