En 1985 est lancée une belle initiative – célébrer, chaque année une ville européenne sous le signe de la culture. Petite ou grande, qu’importe. Expos extraordinaires, œuvres d’art étonnantes, spectacles mémorables. L’Europe gagnant en taille, depuis 2007, les réjouissances s’étalent sur deux destinations. En 2015? Pilzen en République Tchèque et Mons en Belgique. J’étais ce week-end à la journée d’inauguration de cette dernière. Ou comment de petite cité dignes d’une carte postale, elle devint château de conte de fée…
Au petit matin, les rues s’étaient poudrées de blanc, faisant ressortir l’architecture d’antan – brique, marques dentelées de la pierre, témoignant d’une époque où le plâtre blanc était à la mode, toits à pas de moineau (traduisez en escalier), route pavées à l’ancienne. Il est tôt, tout est calme. Ici et là, se finalisent les installations artistiques qui viendront illuminer la ville une fois la nuit tombée. Elles se font discrètes, encore, les silhouettes en grillage auprès du beffroi jouant sur la transparence. Dans la collégiale, on découvre deux tunnels, chacun mesurant 15 mètres de long emplis de longs filaments dorés dans lesquels se perdre avec bonheur. On y retombe délicieusement en enfance, les guirlandes s’enlaçant entre les doigts. Echos de rire, recherche de camarades à tâtons. On découvre des chandeliers suspendus ici et là dans les rues, on prend ses marques dans la ville, on s’interroge sur cet étrange ballon géant en suspens sur la Grand’Place…
Peu à peu, la foule arrive, curieuse. Des ponchos argentés ont été distribués en cas de pluie, certains les ont customisés. D’autres ont préféré d’étranges perruques bleues qui finiront dans les arbres. Pas moins de 100 000 personnes viendront faire la fête, comme un petit tsunami envahissant Mons. Par où commencer? Tant d’évènements sont au programme… Un bain chaud finlandais, façon jacuzzi en extérieur? Une fête Woodstock? Des concertos féeriques? Du burlesque extraordinaire? Des cercles de feu, une pieuvre steampunk crachant des flammes?
Au beffroi, les statues prennent vie. L’artiste, Cédric Rivière, a exposé partout dans le monde, à la fête des lumières de Lyon, au Vietnam. Il lui a fallu 4 ans pour finir cette multitude d’œuvre, une semaine entière pour les installer ici. Silhouette de chat, George et le dragon, armée d’elfes… Plus bas, la rue est tendue de fils. Sur ceux-ci du linge, blanc. Robes, draps, dentelles. Des portraits y sont projetés, suspendus dans les airs, éloge du bonheur, visages épanouis. Un autre square est traversé par une fresque lumineuse, des robots abstraits en plein danse.
Vite, vite, quoi d’autre? Direction la Grand Place pour découvrir l’envolée chromatique, toute en ballons flottants sur une mer humaine. Une danseuse acrobatique s’enroule le long d’un foulard blanc. Un accordéoniste s’envolera, sa silhouette se découpant en géant fabuleux sur les murs de l’Hôtel de ville. Un zeppelin féerique est guidé par une femme oiseau, éparpillant des plumes blanches comme des flocons de neige. Jamais une foule n’aura été tant émue par un spectacle, qui éclipsera jusqu’à la beauté des feux d’artifice. Au bout de la nuit? Une boule disco géante suspendue au-dessus de la Grand Place fera danser encore et encore.
La fête fut… éblouissante. Mémorable. Et continuera tout au long de l’année. Une expo Van Gogh laissant découvrir son inspiration des débuts vient d’être lancée au BAM (je vous en reparle bientôt). Aux Anciens Abattoirs, la visite est interactive, à l’aide d’une tablette expliquant les génies de la région à travers les siècles. 5 autres musées vont ouvrir sous peu, d’autres installations animeront Mons au fil des saisons…
Le programme est à découvrir ici – Mons 2015
A découvrir également, la vidéo récapitulative de l’Implausible Blog et les photos de Rudolph Abraham
Ton article donne envie de courir à Mons ! Il y a 2 ans (déjà!), j’ai découvert cette ville et son charme fou, mais avec le beffroi ouvert et toutes ces belles animations, ça doit être magique! Tes photos sont très réussies.