Pourquoi, de toutes les villes britanniques, choisir Birmingham? Cité stratégique lors de la révolution industrielle, alliant inventions, industries et transport des biens par ses canaux, elle semblait depuis bien endormie. La seconde guerre mondiale ayant détruit une partie des bâtiments, le brutalisme s’était imposé dans son architecture. Et pourtant… ses voies d’eau, au cœur même de la ville, la rendent apaisante. On se promène en longeant des péniches – plaisance ou tourisme. L’ancien quartier des bijoutiers ouvre une fenêtre sur l’époque victorienne. Des briques rouges, elle était passé au béton – la voici adapte de structures futuristes. Bref, Birmingham s’éveille et ne cessera de surprendre sur les années à venir. C’est parti pour 3 jours de découverte!
>> Première journée <<
Comment venir? En sautant dans un train depuis Euston Station à Londres. Vous y serez en 2 heures à peine. Vous arriverez à Grand Central : gare, centre commercial avec nuée de restaurants et de boutiques (d’Oliver Bonas à John Lewis) et allures de vaisseau spatial, tout enveloppé de miroirs. Vous trouverez à ses abords un mur végétal, brossé et arrosé par une équipe de jardiniers. Quel travail!
Sur Birmingham, tout est faisable à pied, aucune balade ne m’a pris plus de 30 minutes d’un point à un autre.
Où loger? Traveloge a 3 hôtels à prix tout doux à 15 minutes de marche max de la gare. Déco moderne, de l’espace, un bureau pour travailler (les 30 premières minutes de wifi sont gratuites, sinon comptez £3 pour 24h) et surtout un matelas ultra-confortable…
J’avais choisi le Travelodge de la Central Bullring. En sortant, on tombe sur Chinatown et sur une série de marchés couverts où l’on trouve tout – des poissons exotiques aux sucreries halal en passant par les tutus néons ou les géraniums…
Et puis sculptural, s’impose Selfridges, sa seconde adresse en dehors de Londres. Coup de folie, courbes et pastilles à perte de vue…
Dans la série, bâtiments iconiques, je vous donne aussi The Cube, qui évoque un Tetris extraordinaire. On y trouve des bureaux, des appartements, une poignée de restaurants et l’hôtel Indigo. Direction le dernier étage, où le célèbre chef Marco Pierre White a installé son restaurant… avec vue sur la ville.
D’ici commence Gas Street, qui longe le canal. Comme son nom l’indique, ce fut la première rue de la ville à être éclairée au gaz. Le Canal Café y offre un agréable pause, cosy, avec feu de cheminée lorsque les températures sont fraîches. Un petit pont permet de jeter un coup d’œil à la marina et de croiser l’un des locaux: un chat! Vous verrez aussi souvent des chiens à bords des péniches.
Je vous parlais tout à l’heure de l’architecture brutaliste d’après-guerre. A défaut de détruire tous les bâtiments en béton, Birmingham a trouvé pour la bibliothèque une autre solution, la décorer d’une dentelle métallique et ajouter une touche d’or. La Shakespeare Memorial Room, au dernier étage, abrite l’une des plus belles collections de pièces de l’auteur et d’ouvrages analysant son œuvre. La terrasse annexe, elle, s’ouvre sur un secret garden…
Je retrace mes pas jusqu’à l’hôtel. Plutôt qu’un pub, je me laisse tenter par The Stable – pizza, pies et cidre britannique. Des recettes vraiment originale – ici, La Smoked Mack Daddy avec maquereau fumé, sauce rarebit au fromage et cidre, épinards, champignons… Bonne idée également, le plateau de dégustation avec 5 sortes de cidre à partager.
>> Deuxième journée <<
D’abord, prendre des forces. Le petit-déjeuner des Travelodge est un buffet à volonté. English breakfast, viennoiseries, céréales…
Première étape, rejoindre les canaux, jamais très loin, finalement, à Birmingham! Certains se révèlent particulièrement étroits, d’où le petit nom des péniches “narrowboats”.
Aujourd’hui, je visite Newman Brothers où étaient autrefois fabriquées… des décorations de cercueil. L’adresse est… touchante, oui, c’est le mot. Suspendu dans le temps – sûrement les employés sont-ils juste en train de boire leur thé et reviendront dans quelques instants? Car, voyez-vous, tout est en état : les machines pour découper les médailles, les plaquer d’argent, les machines à coudre des brodeuses pour les commandes spéciales… Les marchandises sont restées emballées. On vendait ici aussi des crucifix (surnommés Jimmies – “I’ve got a box of Jimmies right here“) que des plaques aux symboles francs-maçons. Contre toute attente l’endroit n’évoque en rien Halloween, juste la nostalgie d’un temps révolu. On glane mille anecdotes au passage. Le premier compteur électrique par exemple fut accroché au mur… avec des clous pour cercueil, puisque les provisions n’en manquaient pas! N’oubliez pas de pointer à l’entrée et à la sortie.
Dans le même quartier, on trouve aussi le Pen Museum. Si vous avez, comme moi, écrit au stylo plume et utilisé des buvards, vous allez craquer! Vous aurez l’opportunité d’apprendre à couper, imprimer, percer votre plume métallique avec les machines de l’époque mais aussi d’en essayer toute une sélection. La seconde salle présente aussi l’évolution des machines à écrire, des tampons de bureau.
Vous êtes ici dans le Jewellery Quarter, où bijoutiers et diamantaires ont encore leurs échoppes. Les rues sont calmes – les anciennes usines ont fermé mais gardent un certain charme, affichant parfois en lettres à demies effacées leur business d’antan. Pour en savoir plus, deux parcours sont proposés. Chacun repose sur des plaques au sol donnant des indices. Ici, l’on a fabriqué des pièces pour les Spitfires, là les sifflets du Titanic… On apprend ainsi qu’un propriétaire transforma le premier étage de son usine en bain turc pour rentabiliser la vapeur des machines!
Une petite faim? Le déli The 8 foot grocer propose de savoureux sandwichs faits sur demande et une sélection de produits Made in Birmingham comme les sauces Pip’s ou encore les chocolats K Neals.
Pour retourner dans le centre? On continue de longer le canal, pardi!
Et puis, j’ai sauté le pas. A force de voir des péniches, j’ai eu envie de monter à bord! La compagnie Sherborne Wharf propose des tours très complets, avec petit bar à bord et d’excellents commentaires historiques. L’hôtesse remplira un verre de l’eau du canal, histoire de montre qu’elle n’est pas si polluée qu’on croit. Enfin, évitez tout de même de vous y baigner! La ville s’efface vite, laissant place à des pans d’usine aujourd’hui à l’abandon. On croisera un héron, des lilas en fleurs… Certains dimanche, des brunchs sont organisés à bord – quelle bonne idée!
La bateau me ramène sur Gas Street. De là je pars jeter un coup d’œil à Ikon, une galerie d’art contemporain à la renommée internationale. L’entrée est gratuite mais les photos ne sont pas permises. L’expo néon de Dan Flavin (jusqu’au 26 juin) vaut toutefois le détour! Asseyez-vous quelques instants sur le petite place qui fait face au bâtiment, sous les cerisiers en fleurs…
La journée s’achève. Allez, juste quelques détours de plus…
Et pour dîner sans se ruiner? Le minuscule restaurant méditerranéen 4023. Slouvakis, moussaka, arakas… On s’en lèche les doigts. Attention les portions sont plus copieuses qu’il n’y parait! Parfait pour manger sur le pouce ou prendre à emporter, d’autant plus que cette adresse est à 2 pas de la gare.
>> Troisième journée <<
Dernières heures à l’hôtel, autant profiter un peu. Bouilloire, thé et café sont disponibles dans la chambre, un petit tour au buffet, un bon livre…
Fan de street art, je m’étonnais de ne pas en avoir croisé dans Birmingham. Vas dans le quartier de Digbeth! me dit-on. En effet, c’est autour de l’ancienne Custard Factory, aujourd’hui un creative hub (bureaux, quelques boutiques et café, un cinéma indépendants)
On m’avait aussi recommandé une autre adresse dans le coin, Fazeley Studios – des airs de chapelle, un lot de bureau et un petit café ouvert à tous. Pancakes et bacon, anyone?
Dans le même quartier, je croise quelques perles street art de plus… (Fazeley St et sur Meridien St)
… avant de me retrouver à Selfridges. A l’arrière toutefois. En empruntant l’ascenseur jusqu’au dernier étage du parking, vous pourrez avoir une autre vue du bâtiment, via cette passerelle.
Il est temps de repartir. Une dernière pause près de la gare, Le Yorks Bakery Café pour ses jus healthy et ses gâteau à tomber.
Bye-Bye Birmingham… Je reviendrai te voir avec plaisir! Pour mieux voir les adresses mentionnées ci-dessus, cliquer sur la carte.
Je ne suis pas très fan de Birmingham en général – j’y suis pourtant allée à de nombreuses reprises. Ton article me fait découvrir d’autres facettes de la ville, et c’est très appréciable ! J’admets avoir eu un gros coup de cœur pour la Newman Brothers. Ce savoir-faire à l’ancienne, ce joli atelier : j’ai vraiment très envie de voir ça de mes propres yeux. Merci d’avoir proposé un regard nouveau sur cette ville que je trouve trop industrielles -il y a en réalité de nombreuses choses à découvrir. Oh et si tu peux, essaye d’y retourner pendant le marché de noël, il est absolument incroyable (et on y mange/boit bien !). xx
@Ophelie G J’avoue que mes souvenirs de Birmingham étaient plutôt ceux d’une certaine grisaille. Je dirais… qu’il vaut mieux savoir où aller pour gagner du temps. Ville en plein essor, à surveiller… Bien not’pour le marché de Noel, merci pour le tip!
Le genre de ville que j’aime !Bien Uk et contemporaine.
@catherine Elle m’a vraiment pris par surprise… On entend peu parler de Birmingham côté tourisme!