Ma bucket list est d’une longueur impressionnante, une aventure me donnant plus envie encore de découvrir une région, un pays, une culture… Une ligne de rayée, 10 d’ajoutée! Je connaissais, j’avoue, le Dorset que de nom. Valise en main, sur le quai de Waterloo, direction la Côte, j’ai retrouvé ce sentiment extraordinaire d’enfance – celui du départ en grandes vacances, ce sentiment de liberté infini. Ce jour-là, j’allais glamper avec Dorset Tea. Comme le camping mais en version tout confort… Arrivée au cœur de la campagne, 3 heures plus tard au Glampotel. Dans la clairière verdoyante, se dressent d’immenses tentes blanches. Aussi grande qu’une chambre d’hôtel, légèrement surélevées pour s’éloigner de l’humidité du sol, un vrai lit pour deux personnes, des petites guirlandes marchant à l’énergie solaire, un poêle pour se réchauffer ou faire chauffer sa bouilloire, une petite douche privée en extérieur. Et sur la petite terrasse, un BBQ. Vous étiez allergique à l’idée de dormir au sol dans une tente mais rêviez de profiter du grand air? On ne peut souhaiter plus féerique.
Le temps de poser nos sacs, de se jeter sur le lit – fabuleux matelas – et rendez-vous sur la pelouse, au milieu des centaines de pâquerettes pour le teatime. C’est l’occasion de rencontrer Lisa, de Dorset Tea, qui sera notre ange gardien ces prochaines 24 heures. Des boucles folles, l’élégance d’Inès de la Fressange, un amour insatiable pour la région tout en étant en touche avec les dernières tendance de Londres.
Le fondateur de la marque, Keith Spicer, se lance dans l’assemblage de thés en 1934. En 2009, la signature de la marque devient le Golden Blend, un clin d’œil à la beauté ensoleillée du Dorset… Peu à peu la marque évolue, lance une gamme d’infusions fruitées ou herbales, des saveurs naturelles, authentiques, plutôt sur le juteux des fruits que le sucre ou le chimique. Coup de cœur pour le Ginger with Sunshine Lemon et le Cool Camomile (avec citronnelle et framboise, rien à voir avec les tisanes de nos grand-mères!). Admirez donc la palette de couleurs dans les mugs en émail à l’ancienne…
Cet été commence une nouvelle campagne #caddycamping. Comprenez Tea Caddy, la boite dans laquelle on garde ses sachets de thé. L’idée? Emmenez votre mug en vacances. Découvrez les beautés de la région. Venez camper. Ou pique-niquer. Sortez des sentiers battus. Et là, au soleil, part d’apple and tea cake dans une main, tasse d’Earl of Dorset dans l’autre, difficile de ne pas succomber. Le bonheur est dans le pré – comme c’est vrai à cet instant précis!
En route! Il reste quelques heures avant le dîner, histoire de profiter des vues de la région, immenses baies, pittoresque Weymouth, phare de Portland Bill…
De la terrasse du pub The Cove House Inn, Pimm’s en main, je me laisse bercer par la musique des vagues. Une musique en ricochet, c’est que la plage de Chiswell, à Portland, est recouverte de millions de galets. De taille conséquente ici, ils vont en s’affinant en roulant sur le reste de la côte. L’eau, fabuleusement transparente, laisse apercevoir la rondeur des pierres à l’infini…
Le dîner n’est qu’à une dizaine de minutes de là, au Crab House Café, parce que rien ne vaut le poisson et les fruits de mer fraichement pêchés. Vous pouvez d’ailleurs apercevoir, en cuisine, les caisses de homards et crabes, encore vivants, prêts à être cuisinés, les huitres affinées quelques jours à l’eau claire pour réguler leur taux de sel… Prosecco? Vin? Stout maison, aux notes de café? Je craque pour ma part sur les Saint Jacques exquises accompagnées de salicornes puis pour le bar, grillé à la perfection (et dont on ne laisse pas une miette, même la peau, croustillante et salée est de toute beauté), le jus infusé de coriandre et de pamplemousse… La carte propose aussi un plateau de fromage de la région, concentrés en saveurs et en crémeux : Coastal Cheddar (des grains de sel se forment naturellement dans celui-ci lors de sa maturation), Dorset Blue Vinny (veinure plus fines, plus intense qu’un Stilton, plus dense aussi en texture), Cranborne (fondant), Driftwood (une bûche de chèvre cendré, légèrement citronné).
Il est temps de rentrer dans nos canvas cottages, d’allumer des dizaines de bougies. Atmosphère romantique assurée! A peine sous la couette, repassant les images de la journée en boucle, le tonnerre se fait à gronder. Quelques éclairs. J’entends distinctement la première goutte d’eau tomber sur la tente, rouler. D’autres suives, un orchestre de pluie, chaque note effaçant une pensée… Je rouvre les yeux, il fait déjà jour, les oiseaux chantent. Je laisse le poêle flamber doucement, première tasse de thé de la journée. Le commuting londonien semble, je vous assure à des années-lumière.
Avez-vous déjà petit-déjeuné en bord de mer? Au plus près des vagues? Toutes les journées devraient commencer ainsi. Lisa et The Girl outdoors plus courageuses, iront nager. West Dorset Foodie et moi restons sur la plage, apaisés par le paysage. La bouilloire bouillonne doucement sur le réchaud portatif, le thé infuse dans les mugs, les croissants aux amandes attendent d’être dévorés, le soleil pointe quelques rayons…
What a Friday! pensais-je. La journée, pourtant, ne faisait que commencer. Nous rejoignons James Feaver de Hedgerow Harvest, notre guide en foraging, cet art de la cuillette en pleine nature. Dorset Tea a travaillé avec lui au moment de créer les parfums des infusions, dont ils souhaitaient qu’ils reflètent la région (d’où un Forraged Fruit, un Wild Mint, un Blackberry Syllabub) Avec une différence – que trouve-t-on donc en bord de mer? Sur le chemin, nous ramassons d’abord quelques fleurs de sureau (idéal en sirop, champagne naturel, beignets, glace…) puis longeons Ringsted Bay.
Arrêt soudain. Sur les galets, James ramasse une algue, large, un bon mètre de long, une Sweet Kelp (laminaire sucrée), aussi appelée Poor Man’s Weather Glass. Réagissant à l’humidité de l’air, elle permettait de deviner si la pluie s’approchait ou si le temps aller rester sec… Elle est parfaite pour les miso soups par exemple. Nous apprenons qu’il existe des centaines de sortes d’algues. Les quelques rares à être dangeureuses poussent si profondément que vous ne risquez pas de les croiser… Et si on testait? Mais oui, à même les rochers! A l’aide d’une paire de ciseau toutefois, pour ne pas les déraciner et permettre la repousse.
Nous goûtons donc à la green gutweed, la pepper dulse (en forme de mini-fougère et oui, poivrée), la dulse (dont les bandes se finissent en forme de main), la bladder wrack (le papier bulle marin!), la sea lettuce, les sea spaghetti… Certaines se prêtent plutôt au pain, d’autres sont fabuleuses avec une pointe de vinaigre. La Carragean, elle, remplace la gélatine, c’est elle qui donnera l’agar-agar qu’utilisent les végétariens.
On se découvre une addiction pour les algues, finalement rafraichissante. Etrange palette de couleurs, de formes, auquel le regard s’habitue. Des verts lumineux, des bruns, des rouges… James vérifie une nasse laissée dans les rochers 2 jours auparavant. Surprise! Elle contient une étrille (ou velvet crabe, les yeux légèrement rouges, demonised) et… un homard bleu, pas moins!
L’heure du déjeuner approchant nous retraçant nos pas. Un coup d’œil à la végétation survivant dans les galets – sea kale (autrefois un favori victorien, les feuilles se cuisinant comme le légumes, les fleurs se mangeant également – un goût entre chou et miel), yellow long horn poppy (non comestible pour sa part). Richesse insoupçonnée du littoral…
Vous voulez en savoir plus? C’est par ici >> Hedgerow Harvest pour le seaside foraging ou English Truffles si les truffes sont votre passion!
Que faire avec un tel butin? James a déjà tout préparé, Lisa ramasse du bois flottant pour allumer le réchaud. Trinquons! Champagne de sureau mais aussi infusion d’algues Japanese Knot Weed viennent titiller les papilles. Le miso, outre les algues, s’agrémente d’ail sauvage. Le plus suprenant? La frittata – pommes de terres, wild garlic, maquereau fumé maison, sea beet – accompagné de sea lettuce et d’une salade de sea spaghetti et carottes, sauce moutarde, ail, gingembre et chili. WOW! Même le dessert s’inspire du foraging, la pana cotta utilise Carragean (en guise de gélatine) et s’infuse de sureau. Un petit bout de paradis, conclu par quelques tasses de Dorset Tea, parce que les amis, rien ne réconforte tant qu’une cuppa!
Sur le quai de la gare, nostalgie. Aucune envie de repartir. Plutôt de s’offrir de longues marches pour aller voir cette petite église en bois dont on a entendu parler ou le Smuggler’s path, avec vue dramatique… Ce sera pour une prochaine fois. Dorset Forever. Pour faciliter la transition vers Londres, je siroterai l’infusion Strawberry and cream, après, tout, Wimbledon est proche!
♥ Dorset Tea (pssst, les tasses en émail sont en vente sur le site!) ♥
♥ Glampotel ♥
♥ Hedgerow Harvest pour le seaside foraging ♥
Fabuleux Bloggers : ♥ West Dorset Foodie ♥ ♥ Little Green Shed ♥ ♥ The Girl outdoors ♥